Jungle du triangle d’or, Nord de la Thaïlande. Janvier 2019.
Alors qu’il effectue un stage de survie dans un commando de l’armée irlandaise, Patrick Doyle, jeune cadre supérieur d’une grande société informatique de pointe est soudainement exfiltré.
Dans l’hélicoptère, sitôt sanglé, il s’adressa au pilote de l’Agusta Westland AW139 :
– Je peux savoir ce qui se passe ?
– On vous ramène à la maison.
– Que se passe-t-il ?
– Nous, on n’en sait rien. Mais cela a l’air vachement urgent…
Zurich – Suisse. Février 2019.
Judith Mathis, une journaliste bretonne basée à Genève et spécialisée dans les matières environnementales et pharmaceutiques est contactée par un célèbre cuisinier japonais qu’elle a connu lorsqu’elle était en poste à Bruxelles.
Le caractère profondément humain de cet homme l’amenait régulièrement à passer de longues fins de soirées avec certains de ses clients fidèles, ceux avec qui le courant passait bien et qui partageaient sa passion pour les bonnes choses de la vie.
Judith faisait partie de ces privilégiés auquel l’artisan ouvrait son cœur et son esprit. Dans le cadre de son travail, elle devait régulièrement se rendre à Bruxelles, principalement pour glaner au sein des institutions européennes les informations nécessaires à ses divers reportages et enquêtes journalistiques. A aucun moment elle n’avait raté l’occasion d’aller manger chez le chef japonais : elle était une réelle adepte de son approche culinaire et avait constaté qu’ils partageaient la même philosophie de vie, ainsi que des préoccupations identiques quant aux grands problèmes auxquels le monde était confronté.
Arrivée en avance à leur rendez-vous, elle l’aperçut, inchangé depuis leur dernière rencontre trois ans auparavant. La même démarche légèrement saccadée, le même visage souriant sur lequel les années avaient un effet embellissant plutôt que dégradant. Il s’illumina encore davantage lorsque leurs regards se croisèrent. Elle se leva et ils s’échangèrent une chaleureuse accolade, toute simple, sans autre formalité.
– Cela me fait plaisir de vous revoir, monsieur Inada.
Comme toujours, il paraissait légèrement intimidé.
– Moi aussi, mademoiselle Judith.
Ils passèrent commande, puis Judith le fixa.
– Je vous avoue que vous m’avez intriguée : avoir retrouvé mon numéro de téléphone, me proposer un rendez-vous en urgence sans m’en préciser l’objet, faire le trajet de Bâle à Zürich…
– Judith, je sais que vous allez interviewer Michaël Napier, le patron d’une société pharmaceutique.
La phrase avait été prononcée sur un ton totalement neutre, presque doux. Elle écarquilla les yeux.
– Hein ? Comment savez-vous cela ?
– Je travaille pour lui.
Durant quelques minutes, il lui expliqua son parcours depuis leur dernière rencontre et les détails de sa nouvelle vie de cuisinier privé d’un magnat de l’industrie pharmaceutique. Il s’interrompit pour boire une gorgée de thé.
– Et donc, monsieur Inada, je suppose que vous souhaitez me fournir des informations sur Napier, avant mon interview…
Elle écoutait le chef énumérer un véritable catalogue de corruptions, de manœuvres d’intimidation et de dissimulations. Elle se sentait tiraillée : d’un côté, son éthique de journaliste lui dictait de prendre ces informations avec prudence, mais d’un autre côté, elle connaissait l’homme assis en face d’elle. Ce n’était pas un affabulateur ou un illuminé. C’était un modèle d’intégrité, elle le sentait au plus profond d’elle-même. La discrétion était au centre de ses valeurs, certes, mais celle-ci avait dû céder devant l’accumulation d’éléments contraires à ses principes, un peu comme un barrage qui se rompt brutalement lorsque l’eau est montée trop haut. Et c’est à elle qu’il s’adressait pour canaliser ce torrent d’horreurs. Certains des éléments qu’elle entendait activèrent des zones de son cerveau surchauffé.
Son compagnon, Patrick Doyle, lui avait confié travailler sur un dossier épineux.
Une maladie neurologique extrêmement rare s’était propagée et tout semblait indiquer qu’elle provenait d’un acte de sabotage au sein d’une grande société pharmaceutique…
Un suspect avait été rapidement identifié, et une impitoyable chasse à l’homme était lancée.
Le filet se resserrait autour du fugitif… mais l’épidémie était repartie malgré tout, de manière encore plus imprévisible.
La panique et le doute s’installaient.
Et si ce n’était pas lui en cause ?
Emmené par sa compagne Judith, Patrick Doyle va à nouveau activer une machine de guerre technologique pour trouver le moyen d’aider les autorités sanitaires.
Leur instinct va les amener à découvrir l’incroyable vérité…
Un thriller implacable qui nous plonge dans les entrailles de l’industrie pharmaceutique.
Haletant !…
Phil Smans, ingénieur polytechnicien, professeur et consultant, est l’auteur d’un best-seller dans le domaine de l’ingénierie organisationnelle.
Après « La Liste Alpha » et « Conjuration Delta », « Projet Oméga » est son troisième roman.
Entretien avec l’auteur :
Les plaisirs de Marc Page par Willy Lefèvre 