Pierre-Yves Touzot. Le mot de Martin Ryelandt…

Pierre-Yves Touzot s’attache dans l’écriture des deux romans que j’ai lus de lui, PRESQUE LIBRE et MON DERNIER CONCERT, à des personnages le plus souvent blessés par la vie. Le premier, PRESQUE LIBRE, raconte par le biais d’une longue errance en montagne, errance peuplée de rencontres inattendues, parfois difficiles ou au contraire réjouissantes, le parcours d’un homme brisé par un drame personnel insoutenable. Le temps, car il n’y a que le temps qu’on s’accorde qui permet de guérir d’une blessure de la vie, l’amènera à se trouver une forme de rédemption et de reprendre pied dans la vie.

Dans MON DERNIER CONCERT, Pierre-Yves Touzot nous entraîne plutôt dans une réflexion sur les ambitions contrariées, les rêves brisés, la difficulté d’honorer ses talents et le bonheur d’y parvenir. Trois personnages illustrent ce propos : Marco, musicien de grand talent, mais dont la carrière a été brisée inopinément par un « scandale people », assez banal à notre époque de réseaux sociaux. Plutôt que se défendre, il décide de ne plus jouer de concert et de se retirer dans le sud de la France.

Il y a aussi Mathilde, une jeune femme vivant en couple à Paris et mère d’une petite fille. Apprenant qu’elle est atteinte d’un cancer et qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre, elle décide de renoncer à sa brillante carrière dans la finance et de renouer avec la musique, son désir de jeunesse.

In fine, nous suivons le personnage d’Adrienne, compagne de Marco, mais ne vivant pas avec lui par désir d’indépendance. Elle est trapéziste et produit des spectacles totalement originaux et féeriques dans différentes agglomérations du sud de la France. Une déchirure de ligaments l’oblige bientôt à renoncer à sa carrière.

Comme on va le constater en lisant le roman attachant de Pierre-Yves Touzot, ces trois gueules cassées de la vie, loin de se laisser abattre par la fatalité, vont, grâce à la chimie que produit leur rencontre, retrouver l’énergie et le plaisir de vivre dans… MON DERNIER CONCERT ! Je n’en dirais pas plus.

Un livre qui vous procurera beaucoup de plaisir et, peut-être, quelque chose comme une boîte à outils pour surmonter les aléas de la vie.

Aux éditions La TRACE

Martin Ryelandt

Le temps des chimères – Bernard Werber – Albin Michel – 2023 – ISBN 9782226464798

Souvenons-nous de ses premiers écrits, « Les Fourmis » en 1991.

Pour le journaliste scientifique, l’aventure commençait. Après le Cycle des Fourmis, il y eut le Cycle des Anges, des Dieux, des chats et autres tribulations. Pour ses éditeurs et les libraires, Bernard Werber est un « auteur au succès incontesté ». Pour ses lecteurs, ses fans et lors de ses apparitions dans conférences-spectacles il reste « ce visionnaire dont nous avons besoin ».

Dans son nouveau roman, l’auteur se questionne à nouveau.

Que deviendrait le monde si l’être humain changeait de forme ?

Quand le journaliste Diego Martinez découvre le dossier « PROJET Métamorphosis », ce qu’il lit le stupéfie.

-On se calme. Allez, on se calme, s’il vous plaît. S’IL VOUS PLAÎT !

Le ministre de la Recherche, Benjamin Wells, est debout devant un pupitre, face à une assistance composée de journalistes impatients.

Lorsqu’enfin le silence est revenu, le ministre poursuit :  -ça ne servirait à rien de le nier : le projet Métamorphosis existe vraiment.  Et ce que Diego Martinez décrit dans son article est réel. Les commentaires reprennent de plus belle. -Une nuance mérite d’être apportée : Métamorphosis n’est qu’un projet. Rien qu’un projet. C’est pourquoi j’ai tenu à faire cette mise au point officielle. Pour ceux qui n’auraient pas encore lu l’article de monsieur Martinez, en voici la teneur. Le professeur en biologie évolutive Alice Kammerer, qui est à l’origine du projet Métamorphosis, souhaite mettre au point, en utilisant les dernières techniques de manipulation génétique, une nouvelle humanité diversifiée en trois sous-espèces : des humains volants, des humains creusants et enfin des humains nageants.

C’est le projet fou d’Alice Kammerer, jeune et brillante scientifique d’à peine trente ans, considérée comme une des meilleures spécialistes mondiales en épigénétique et qui bénéficie d’une renommée internationale pour ses travaux sur l’évolution des vivants et les mutations ADN et qui parvient, au lendemain de la Troisième Guerre mondiale, à inventer de nouvelles espèces hybrides : des chimères mi-homme mi-animal.

Tandis qu’elle assiste, fascinée, à l’évolution de ces bébés pourvus d’ailes, de griffes ou de nageoires, un monde différent se construit.

Il est à la fois porteur d’alliances et de conflits, de passion et d’espoir… Du coup*, fera-t-on fi des Sapiens, des Neanderthalensis, des Floresiensis ou des Denisovensis ?  Mais alors, quelle place l’ancienne humanité pourra-t-elle conserver face à ces nouveaux « voisins » ?

Avec ce roman d’aventures haletant, Bernard Werber nous entraîne dans un monde où les frontières de la réalité sont repoussées, vers un avenir peut-être pas si lointain…

« Une écriture rapide, brutale, qui vise l’efficacité au détriment du style mais qui trop souvent bascule dans le simplisme et les clichés »

*Tic de langage qui me donne des envies de tordre le cou à son utilisateur.