L’homme était parfaitement invisible, à deux cent cinquante mètres de sa cible, drapé dans une combinaison blanche, couché derrière un petit buisson dont seule l’extrémité du canon de son fusil, recouvert d’une petite bâche de même couleur, ressortait légèrement. Il ajusta sa lunette de tir Hawke Frontier. L’air gelé, extraordinairement pur, autorisait une visibilité exceptionnelle. Il était ainsi capable de distinguer les caries dentaires du journaliste lorsque celui-ci riait. La conversation des deux cibles semblait joyeuse et décontractée et ça lui plut : cela diminuait encore le risque qu’ils le détectent. Et puis, au moins, leurs derniers moments sur terre seraient plus agréables.
Il respira profondément et sentit son rythme cardiaque baisser légèrement. Son viseur était centré sur le visage du trader, mais il vit sur le côté de l’image le journaliste porter à sa bouche un mug de café fumant. Cela allait l’occuper deux ou trois secondes, c’était donc le moment. Le coup partit et, sans quitter l’œil de sa lunette, il rechargea l’arme et pressa à nouveau la détente. Zoran resta immobile quelques instants, détaillant le résultat, comme au stand de tir. Le trader n’avait plus de tête. Le coup était moins bien réussi pour le journaliste, mais il se consola en se disant que la mort avait malgré tout été immédiate dans les deux cas. L’essentiel était fait. Et rapidement : entre le moment où il avait reçu la nouvelle version de la Liste Delta et l’exécution des deux victimes en tête de liste, il s’était écoulé sept jours…
Il se releva, ramassa les deux douilles, remballa calmement toutes ses affaires et retourna vers son véhicule, garé à trois kilomètres de là.
*
Kriens, Suisse : 5 octobre 2017
Berlin, Allemagne : 21 décembre 2017
Belgrade, Serbie : 28 décembre 2017
L’homme flaire, hume, observe, repère… quand soudain !
São Paulo, Brésil : 19 janvier 2018
Zürich, Suisse : 1er mars 2018
Bophut, Thaïlande : 25 mars 2018
La chasse continue.
…
La Haye, Pays-Bas : 28 novembre 2018.
Christian Debruyne savait que la réunion lui demanderait beaucoup de concentration. L’affaire montait très haut sur l’échelle des priorités des services secrets du monde entier. Il déglutit brièvement avant de se lancer, en s’efforçant d’adopter un ton neutre et professionnel :
-Depuis le premier meurtre attribuable à coup sûr à « La Bête » (voir le dossier São Paulo du 19 janvier 2018), nous en avons identifié 23.
-Sans le moindre doute ?
-En effet. Nous sommes certains à 100% que ces meurtres ont été commis par la même personne.
-« La Bête »…
-Oui. Le dernier date d’il y a trois jours, en Afrique du Sud. La victime est une jeune militante…
-Et toujours aucune piste ?
Christian Debruyne sentit la chape de plomb se déposer sur ses épaules.
-Non, rien.
Qu’elle était loin l’ambiance feutrée du commissariat de la rue du Collège à Ixelles… non loin du cabinet de lecture du blogueur Marc Page !
*
Un thriller d’anticipation qui fait froid dans le dos.
Aventure, action, rythme et suspense sont présents tout au long de l’histoire. L’intrigue est basée sur des développements technologiques récents et réels.
“Du Danemark à l’Espagne, de la Thaïlande au Brésil, tous les pays de la zone Europol et Interpol sont désemparés.
En un peu plus d’un an, vingt-sept homicides.
Le modus operandi se répète : une balle unique pour donner la mort, tirée en pleine tête, provenant toujours de la même arme.
Aucun fil conducteur ne relie les victimes entre elles.
Contacté par les responsables de ces organismes policiers, Patrick Doyle, jeune chef de projets de Terastar, va activer à nouveau la technologie, mais surtout ses neurones pour chasser les indices «oubliés » par le mystérieux tueur.
Sa quête va cependant le mener à découvrir bien plus qu’un assassin : une incroyable organisation fondée deux siècles auparavant. Et dont l’objectif est terrifiant ! »
« Un thriller qui ferait peur même à Ian Manook » Roy Braverman
Phil Smans est ingénieur polytechnicien et détenteur d’un MBA.
Sa carrière a débuté par vingt ans de postes managériaux au sein de plusieurs entreprises multinationales, en Belgique et à l’étranger.
Dans cet environnement empreint de hautes technologies, il a pu commencer à mesurer l’impact que ces dernières pouvaient avoir sur nos vies, ainsi que le degré d’emballement de l’innovation technique.
Il a ensuite participé à un important programme européen d’aide au développement économique des PME de pays situés sur le pourtour méditerranéen.
Animé d’une ferme volonté de rendre simples des choses pouvant paraître compliquées, et s’appuyant sur l’expérience du terrain, il a débuté une carrière académique au sein d’une Ecole de Gestion de réputation internationale, principalement dans les matières stratégiques et financières.
Menant de front activités académiques et de consultance, il s’assure ainsi une prise directe et constante avec l’évolution rapide du monde.
Au cours de ses activités de conseils, il a pu constater la puissance de frappe du “storytelling » pour faire passer les messages de manière plus efficace. Prenant le contre-pied de la littérature managériale traditionnelle, il publie alors un ouvrage relatif à un sujet organisationnel technique et ardu, mais contenant plusieurs cas d’études romancés. Le résultat est spectaculaire : édité en trois langues, le livre a été un best-seller dans son domaine.
Conjuration Delta est son second roman. La Liste Alpha, sa première œuvre de fiction est toujours un grand succès.
Les plaisirs de Marc Page par Willy Lefèvre 