Quelques années et leurs poussières – Christian Libens – Editions Weyrich coll. Plumes du Coq – 2024 – ISBN 9782874899300

Il a raté le règne de Léopold III de quelques années et, tout jeune, il s’est imprégné de la culture Simenon. S’il n’a jamais été comptable, je peux pourtant l’imaginer les bras revêtus de manchons puiser dans le puits du savoir de pleines brassées de lettres.

Dans son recueil intitulé « Quelques années et leurs poussières » Christian Libens dépoussière quelques souvenirs, laisse jaillir quelques fantasmes et succombe facilement à la contemplation de la gent féminine. Jacques De Decker écrivait déjà malicieusement en préface de Sève de Femmes, « Christian Libens est pétri de littérature… ».
L’homme ne s’est pas pour autant plongé dans la farine, préférant  lorgner le décolleté d’une poitrine généreuse.
Aimanté par ces rutilants « pare-chocs » l’écrivain se souvient des voitures d’antan. Ces Daf 600 jaune moutarde, ces Coccinelle, ces Triumph, Studebaker (la belle américaine de la tante de Bruxelles).

De ricochet en ricochet… tiens, à propos, pas un mot du célèbre héros d’André-Paul Duchâteau, Ric Hochet… on retrouve Spirou, Maigret, Tintin (qui est Gémeaux) lorgnant une boite vide de Banania (non, c’était plutôt une boite de Nesquik en carton fort !). L’auteur prend le large. Nuovo tempo di Roma, une nouvelle qui débute en page 47. Libens, lui, vous attend à une terrasse, piazza del Popolo.

Bref, des poussières de vie qui naissent des frottements-affrontements entre le temps qui passe trop vite et les dures contraintes de l’existence. Qu’importe que ce soit réel ou fantasmé, ce roman-récits couvre toute une vie.

On est à mille lieues du règlement de comptes, écrit Michel Lambert en postface, mais plutôt dans l’exercice d’admiration. Et de fidélité. La nostalgie de Christian Libens est souriante, elle se nourrit de bienveillance, d’inventivité et d’humour.

Moussant !     



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