07 OCTOBRE – Lee Yaron – éditions Grasset – 2024 – ISBN 9782246838265

Le 7 octobre 2023 la journée la plus meurtrière pour le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le samedi 7 octobre 2023 – qui était un shabbat et le jour de Simhat Torah, soit la dernière journée de la fête de Soukkot -, le Hamas, accompagné du Jihad islamique palestinien et d’autres organisations, a lancé un assaut sans précédent contre le peuple d’Israël. Perforant la frontière, attaquant depuis la mer et les airs, les militants ont aveuglément massacré des civils dans ce qui est devenu l’une des pires attaques terroristes de l’Histoire moderne, et selon les mots du président Biden, « le jour le plus meurtrier pour les Juifs depuis la Shoah ».

En moins de vingt-quatre heures, environ 3 000 terroristes sont parvenus à assassiner près de 1 200 individus, à en kidnapper environ 250 et à en blesser approximativement 5 000 en majorité des citoyens israéliens, mais originaires d’une trentaine de pays différents au total. Les victimes – dont la plupart étaient laïques et libérales, et une bonne partie militait à gauche – ont été exécutées de sang-froid, poignardées et brûlées vives; elles ont été torturées, violées et volontairement amputées, au cours de scènes épouvantables que bon nombre des terroristes ont documentées et publiées à la vue du monde entier.

Anéantissant ces mêmes Israéliens qui soutenaient l’autonomie palestinienne, les terroristes ont ravagé des kibboutz le long de la frontière avec Gaza, y compris celui de Be’eri, dont des membres se portaient volontaires pour emmener des patients palestiniens dans des hôpitaux israéliens et donnaient chaque année des milliers de dollars à des familles gazaouies; de même le kibboutz de Kfar Aza, qui organisait tous les ans un festival de cerfs-volants sur le thème de la paix, envoyant des messages de coexistence assez haut pour qu’ils soient reçus de l’autre côté de la frontière.

À la suite du massacre, Israël est entré en guerre, frappant Gaza avec une furie sans précédent dans le but de détruire le Hamas une organisation terroriste qui administre la bande de Gaza depuis une vingtaine d’années, en s’enracinant au cœur de la population civile. Au moment où l’auteure écrit ce livre, une trentaine de milliers de Gazaouis ont été tués d’après le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas. Certaines victimes étaient des terroristes « professionnels », la majorité des civils, y compris des enfants. D’après les Nations unies, environ 2 millions de Gazaouis ont été déplacés, et près de 60% des habitations ont été détruites. De la faim à la déshydratation en passant par les maladies, la malnutrition, l’absence de soins et le manque d’accès aux services de première nécessité, le prix payé par les Gazaouis ordinaires est inimaginable. Les hommes, les femmes et les enfants qui n’avaient rien à voir avec les crimes du Hamas ont fait les frais de ses actions. La souffrance causée par la mort de tant d’innocents dépasse les limites de ce qu’un cœur humain peut endurer.

Afin de donner un visage à ces femmes, ces hommes et ces enfants, Lee Yaron a écrit leur histoire. Du festival de musique « Tribe of Nova » au kibboutz Be’eri, d’une famille de Bédouins à un rescapé de la Shoah, d’ouvriers agricoles népalais à des réfugiés ukrainiens, la journaliste israélienne recueille chaque détail de cette tragédie pour restituer la violence inouïe qui s’est déchaînée ce jour-là.

S’appuyant sur des centaines d’entretiens, de transcriptions d’appels et de messages échangés – précédant parfois l’horreur de quelques secondes -, ce livre est la première grande enquête publiée sur cette journée noire. Suivi d’une postface de Joshua Cohen et en cours de traduction à travers le monde, 7 octobre dresse un bouleversant mémorial pour les victimes d’un des pires massacres du XXIe siècle.

Née à Tel Aviv, Lee Yaron travaille depuis près de dix ans pour Haaretz, le plus célèbre quotidien israélien. Ses articles et enquêtes portent sur les affaires de corruption au sein du gouvernement, les inégalités sociales, le changement climatique, le droit des migrants ainsi que les questions de genre et d’orientation sexuelle. Membre du comité exécutif du Syndicat des journalistes israéliens, Lee Yaron partage son temps entre sa ville natale et New York.

A écouter : Lee Yaron, journaliste d’Haaretz : « Le 7 octobre est un jour sans fin en Israël » • FRANCE 24

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