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Qu’est-ce que l’instruction ? L’action d’apprendre ce qu’il est utile ou indispensable de savoir (apprentissage, initiation) ; ou l’action d’enrichir et de former l’esprit (enseignement, formation). Signe des temps : ce qui était jadis le « ministère de l’instruction publique » est devenu « ministère de l’éducation nationale » – le mandat est plus large.
Un brin d’histoire permettra au lecteur de suivre le cheminement de l’auteur.
Le savoir pour faire, produire ? Le savoir pour pouvoir. Ou le savoir pour savoir ?
Dès l’Antiquité, la société se dote d’un dispositif d’éducation, au moins pour les garçons de milieux favorisés. Les philosophes grecs y attachent une grande importance. Fondateur de l’Académie, Platon décrit dans les Lois tout un système de formation des gardiens de l’État idéal. Aristote fonde le Lycée et pense l’éducation comme une initiation à la citoyenneté dans une politeia.
D’Athènes à Rome, les structures scolaires gagnent tous les territoires de l’Empire d’Occident. La large diffusion du christianisme et sa reconnaissance officielle avaient conduit l’église chrétienne à se couler dans le modèle administratif romain, fondé sur un quadrillage territorial et une stricte hiérarchie. Comme Socrate, Jésus n’avait enseigné que par voie orale ; ce mode de communication fut largement assumé par la prédication apostolique et paroissiale. Mais de même que la pensée de Socrate eût été vite oubliée sans le corpus platonicien, de même, c’est par divers documents que le message christique put devenir constitutif d’une doctrine et s’instaurer dans la durée.
Comme toute institution, l’Église désormais romaine se souciait de sa propre pérennité et donc de la formation de ses cadres. Il ne s’agissait plus de produire des gardiens de l’État, mais des fidèles de Dieu. La toile est tissée.
Mais une autre Histoire est en marche. Politique celle-là.
Au fil des pages du premier ouvrage, Le professeur entre en Europe, Renaud Denuit nous fait découvrir comment au fil des ans, la construction européenne prend forme. Les peuples se rapprochent, les individus sont appelés à se croiser, à se rencontrer, à échanger entre-eux.
Ce premier récit va nous faire vivre ensuite la naissance rocambolesque du programme Erasmus.
Rapidement, la complexité politique des apprentissages européens se fait jour. Nombreux étudiants, enseignants, demandeurs d’emploi et indépendants, tous désireux de mobilité, ont eu des difficultés avec les autorités de l’État d’accueil. La reconnaissance de diplômes et qualifications dans un autre pays repose sur un cadre législatif patiemment construit : il gagne à être connu. Dans ce deuxième ouvrage, l’auteur approche cette réalité historiquement nouvelle à travers ses aspects les plus complexes. Soulignons ici, le rôle majeur de la Cour de justice européenne et l’importance de sa jurisprudence, invariablement au service des citoyens.
Un troisième et dernier volume termine cette trilogie consacrée à l’Europe de l’éducation et la formation : L’empire fragile des savoirs bénéfiques. Nous verrons comment l’Europe des communautés s’est ouverte aux États tiers en vue d’échanges et de financements relatifs à la formation professionnelle et à l’enseignement supérieur et comment, ensuite, l’Union européenne a persévéré, faisant preuve d’une franche ouverture au monde. L’auteur réserve une large part au succès politique et médiatique d’Erasmus, devenu, vers le milieu de la dernière décennie, un programme vedette à l’échelle internationale.
Docteur en philosophie, Renaud Denuit est écrivain, professeur invité à l’université de Lille, éditorialiste de l’Agence Europe, conférencier, chroniqueur et conseiller honoraire de la Commission européenne.
Le professeur entre en Europe : ISBN 9782336442020
La complexité politique des apprentissages européens : ISBN 9782336445618
L’empire fragile des savoirs bénéfiques : ISBN 9782336445649